Ce motif se compose de courbes et de spirales qui évoquent des eaux tourbilllonnantes.
Son nom signifie littéralement « l’eau de Kanze ».
En effet, selon la légende, la famille Kanze, qui a fondé la plus grande école de Nô au XIVe siècle, utilisait des puits à l’intérieur desquels les eaux tourbillonnaient.
À la fin du XVIIIe siècle, il est devenu le symbole d’un acteur de kabuki Sawamura Sōjūrō III (1753–1801), qui apparaît avec un vêtement orné de ce motif sur une estampe d’Utagawa Toyokuni, ce qui a concouru à le rendre populaire :
On le retrouve ainsi sur ce obi (ceinture), agrémenté de kanoko et mêlé de chrysanthèmes :
Utamaro l’affectionne et le représente souvent. Ici, vous retrouverez également les motifs kanoko, sayagata, shippo et asanoha :
Encore quelques belles illustrations chez Kikukawa Eizan :
Le motif kanzemizu continuait encore à plaire dans la deuxième partie du XIXe siècle, quand a été confectionné ce superbe kosode (kimono de femme) de satin de soie damassé, actuellement exposé au musée du Quai Branly :
Je le trouve particulièrement élégant sur ce papier washi agrémenté de grues :
Sources :
« La Signification des Motifs Japonais Traditionnels »
« Kanze school », article de l’Encyclopædia Britannica
Fiche de l’estampe d’Utagawa Toyokuni sur le site du Met Museum
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