Dans le calendrier républicain français, le 3e jour du mois de thermidor, souvent notre 21 juillet, était dénommé jour du melon.
Pour célébrer cette cucurbitacée qui enchante nos tables d’été, j’aimerais partager avec vous une description d’André Gill et deux natures mortes impressionnistes.
En 1883, dans le premier chapitre de ses Vingt années de Paris, André Gill raconte l’« Histoire d’un melon » qui fera l’objet d’une étrange caricature.
Le portrait qu’il en brosse est tout à fait succulent :
« Une outre de jus, un boulet de lumière ! un vrai chef-d’œuvre de l’été près de là, dans sa chaleur exagérée et suprême, commençait de rouiller les feuillages du Luxembourg !
Il étalait, le fruit savoureux, son orgueil obèse au milieu de ses frères cantaloups, dans la paille dorée et rayonnante, rond comme un astre, ventru, vermeil, énorme et parfumé, la queue en vrille comme un cochon, ballonnant au soleil sa sphère aux côtes rebondies, avec la majesté d’une couronne d’empereur et la joie d’un turban de carnaval. ».
Quelques années plus tôt, en 1866, Manet peint cette Nature morte au melon et aux pêches :
Le melon y trône, trapu, la queue vrillée, strié de vert clair et foncé, avec des touches de jaune citron.
En 1872, l’année de son célèbre Impression, soleil levant, Monet choisit également une Nature morte au melon, avec des pêches et des raisins :
Une séquence subtile de formes sphériques structure la toile, les fruits d’été aux tons chauds dialoguant avec le bleu de la porcelaine chinoise.
Vous aimez le melon ?
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