Dans le calendrier républicain français, le 26e jour du mois de brumaire, souvent notre 16 novembre, était dénommé jour de la pistache.
Le pistachier (Pistacia vera) est un arbre des zones arides, qui pousse spontanément en Asie centrale, en Iran ou en Afghanistan.
On l’a ensuite cultivé ailleurs, notamment dans le bassin méditerranéen et aux États-Unis.
En France, on le trouve dans le sud, mais il existe un spécimen parisien singulier, dit « Pistachier de Vaillant » :
C’est le doyen des arbres du Jardin des Plantes : il est issu de graines rapportées par Joseph Pitton de Tournefort de son voyage au Levant en 1702.
Le botaniste Sébastien Vaillant l’utilisa pour démontrer scientifiquement la sexualité des végétaux.
À cette époque, on croyait que le pollen était un excrément de la fleur. Vaillant pensait lui que c’était la semence mâle. Il avait remarqué que les fleurs du pistachier ne produisaient que du pollen et en avait déduit que c’était un mâle. Il préleva de ce pollen et en déposa sur le pistil des fleurs femelles d’un autre pistachier jusqu’alors lui aussi stérile. Et cet autre pistachier donna pour la première fois des fruits !
En 1717, la leçon de Vaillant fit grand bruit. Il y compara les organes de la fleur et l’appareil reproducteur des animaux, ce qui scandalisa ses confrères.
Comme le Ginkgo biloba, le pistachier est donc un arbre dioïque : ses fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds distincts.
Ses fruits se consomment crus ou grillés, salés pour l’apéritif, sucrés dans de nombreuses préparations : nougat, glaces, pâtisseries…
Il me restait à semer quelques pistaches sous une feuille de ginkgo :