Motif hôô

Hôô (鳳凰) désigne le phénix, un animal de la mythologie chinoise.

Le phénix vermillon est l’un des quatre gardiens des points cardinaux avec le dragon azur, le tigre blanc et la tortue noire.

Dans les années 1840, déjà très âgé, Hokusai a peint au plafond du temple de Ganshoin à Obuse cet impressionnant « phénix regardant dans les huit directions » :

Le phénix est une créature bienfaitrice et de bon augure, qui apparaîtrait pour annoncer une nouvelle ère.

L’ère de l’empereur Tenmu (673-686) s’appelle d’ailleurs Hakuhô, « phénix blanc ».

Selon la tradition chinoise, la fleur de paulownia est associée symboliquement au phénix. Une légende remontant au IVe siècle avant J.-C. raconte que le phénix ne peut se poser que sur les paulownias.

Dans son « Royaume coloré des êtres vivants », Jakuchû leur consacre ainsi un superbe rouleau :

La minutie avec laquelle le peintre reproduit les motifs géométriques sur les plumes est tout à fait remarquable.

Les nuances dorées viennent de poudre de coquillages pillés (胡粉色, gofun-iro) apposée à l’envers de la peinture blanche.

On retrouve hôô et kiri sur ces estampes de Suzuki Harunobu et d’Isoda Koryûsai :

Les deux se font également motifs de kimono, jusqu’à devenir très stylisés chez Shikimaro :

Dans le Japon moderne, le phénix apparaît encore sur le verso des billets de 10 000 yens ou le logo d’une compagnie de trains à grande vitesse :

Le billet reprend la silhouette des statues de bronze jumelles sur le toit du Pavillon du phénix du célèbre temple Byodoin, situé dans la préfecture de Kyoto :

© Chris Gladis, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

Et mes cartes buissonnières se parent de feuilles de ginkgo or et sang :

Sources :

« Phénix d’Orient, phénix d’Occident »

« Houou »

“A Hokusai on the Ceiling”

« Byōdō-in » – fiche Wikipédia

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