C’est le jour de l’écrevisse !
Parmi les fables animalières du recueil Kalila et Dimna, on trouve « Le cormoran et l’écrevisse », ici illustrée au XIVe siècle :
Un vieux cormoran se désole de ne plus avoir la force de pêcher.
Il raconte à une écrevisse qu’il a surpris la conversation de pêcheurs prévoyant de vider l’étang jusqu’au dernier poisson.
Face à une telle menace, l’écrevisse prévient les poissons qui viennent en discuter avec le cormoran. Il leur propose alors les déplacer, dans son bec, vers des eaux plus sûres.
Il emporte ainsi chaque jour deux poissons jusqu’à une colline… où il les dévore !
Quand arrive le tour de l’écrevisse, elle demeure méfiante et lui demande de l’emmener dans sa cachette. Elle y découvre un tas d’arêtes, comprend le sort qui l’attend et étrangle le cormoran à l’aide de ses pinces.
C’est cette dernière scène qui inspire les enlumineurs et que reprend une copie égyptienne du manuscrit au XVIIe siècle :
L’écrevisse y a une teinte gris bleu, ce qui est proche de sa couleur naturelle.
En effet, elle n’est rouge qu’à la cuisson… et sur mes cartes buissonnières !