Après ses œuvres emblématiques à partir d’images de bandes dessinées dans les années 1960, le peintre américain Roy Lichtenstein explore le genre de la nature morte.
Le citron devient alors un motif graphique récurrent.
Souvent accompagné d’un verre, de reflets et de motifs géométriques, il constitue le point focal autour duquel joue la perception du spectateur :


Le jaune vif s’impose sur des noirs, blancs, bleus, mais également des verts ou rouges saturés :

À cette période, les trames de points benday caractéristiques de ses œuvres antérieures sont souvent remplacées par des bandes diagonales.
Néanmoins on les retrouve encore :

Cet usage du citron dont la peau se déroule en spirale instaure un dialogue entre la nature morte classique, le cubisme et le pop-art.
Ce dialogue avec l’histoire de l’art se manifeste également dans les toiles « adaptées » (sic) de Matisse, comme Les Poissons rouges (1912) et Nature morte à La Danse (1909), devenues Still Life with Goldfish (1972) et Artist’s Studio « The Dance » (1974) :




Les libertés prises par Lichtenstein sont manifestes, qui modifie le décor, simplifie les formes et la palette, procède par grands aplats de couleurs vives cernés de noir, ajoute des points et diagonales…
Les citrons ont la part belle, notes jaunes du tableau des poissons qui n’existaient pas chez Matisse et seuls fruits préservés de l’atelier.
En ce jour du citron dans le calendrier républicain, je vous propose des cartes buissonnières qui empruntent à Lichtenstein le contraste du jaune et du bleu et des sorbets citron :


Illustrations :
© Roy Lichtenstein, Fair Use.
Toiles de Matisse photographiées lors des expositions Chtchoukine et Morozov à la Fondation Louis Vuitton.
Pour aller plus loin :
“Roy Lichtenstein: A Catalogue Raisonné”
« Matisse vu par… Roy Lichtenstein »