C’est le joli surnom qu’on donne couramment au Ginkgo biloba.
À Paris, au Jardin du Luxembourg comme au Jardin des Plantes, c’est ainsi qu’il est d’abord désigné sur les pancartes explicatives qui signalent les spécimens remarquables :
Ce nom remonte en effet à 1780, quand M. Pétigny, riche botaniste amateur, acheta à Londres cinq plants de ginkgo au prix de quarante écus le pied. Le botaniste écossais John Claudius Loudon relate l’épisode dans son Arboretum et Fruticetum Britannicum (1838) :
« En 1780, un amateur parisien, nommé Pétigny, se rendit à Londres, pour y voir les jardins les plus importants ; parmi ceux qu’il visita, il y avait celui d’un pépiniériste, qui possédait cinq plants de Ginkgo biloba, chose alors rare en Angleterre, et prétendait être le seul à en avoir. Ces cinq plants étaient des semis obtenus à partir de noix provenant du Japon ; il y accordait une grande importance. Cependant, après un déjeuné copieux, et bien arrosé, il vendit à monsieur Pétigny ces jeunes plants de Ginkgo, poussant tous dans le même pot, pour 25 guinées, ce que l’amateur parisien s’empressa de lui payer, et s’en alla sans plus attendre avec sa précieuse acquisition. Le lendemain, une fois les effets du vin dissipés, le pépiniériste anglais rechercha son client, pour lui proposer 25 guinées pour un seul des plants qu’il lui avait vendus la veille. M. Pétigny refusa, et rapporta les plants en France ; comme chacun des cinq lui avait coûté près de 120 francs, ou 40 couronnes (quarante écus), ce fut l’origine du nom donné à cet arbre en France, l’arbre aux quarante écus ».
Le surnom a donc traversé le temps, même si on en a oublié l’origine.
On dit même parfois « arbre aux mille écus ». Il faut reconnaître que cela sied particulièrement bien au déferlement d’or des feuilles de ginkgo en automne !