Au Japon, une pratique traditionnelle appelée noshi (熨斗) consiste à décorer les cadeaux d’un origami porte-bonheur spécifique.
Lors de célébrations ou pour exprimer des remerciements, le pliage souvent blanc et rouge entoure une bande de papier :
Suivant certains rites du shintô, c’est une lamelle d’awabi (abalone ou ormeau) séché, symbole de bonne fortune, qu’on plaçait au centre de l’origami.
Tout un imaginaire entoure les ormeaux et leurs pêcheuses, les ama (海女,littéralement « femmes de la mer »). Seules ces femmes plongeaient pour les remonter, nues et en apnée, comme l’illustrent ces estampes d’Utamaro :
Harunobu les représente également :
Ainsi qu’Utagawa Kunisada I (Toyokuni III) :
Ce dernier en offre une version très intéressante, puisqu’on y voit les pêcheuses en train de découper de fines lamelles avant de les laisser sécher :
Les lamelles d’ormeaux ont peu à peu cédé la place à des rubans de soie colorée ou de papier, ou même au simple mot noshi en hiragana : のし.
Rassemblés par une cordelette, ces rubans forment des tabane-noshi, des bouquets d’abalone, un motif très décoratif, gage de bonheur et de longévité :
Sources :