Dans le calendrier républicain français, le 29e jour du mois de pluviôse, souvent notre 17 février, était dénommé jour de la chélidoine.
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Comme le coquelicot ou le pavot, la grande chélidoine (Chelidonium majus) appartient à la famille des Papavéracées.
Pline l’Ancien avait déjà constaté que les chélidoines fleurissent à l’arrivée des hirondelles, et se fanent à leur départ : « florent adventu hirundinum, discessu marcescunt » (Histoire naturelle, XXV, 90). Il rapporte également la légende qui voudrait que les hirondelles s’en servent pour rendre la vue à leurs oisillons aveugles.
Cela explique l’étymologie du mot chélidoine, dérivé de χελιδών, khelidôn, « hirondelle ».
Ses noms vernaculaires évoquent ses vertus et particularités :
- herbe de l’hirondelle, éclaire ou grande éclaire, pour ses propriétés ophtalmologiques ;
- herbe aux verrues, que son suc soigne ;
- herbe aux boucs, en raison de son odeur désagréable ;
- don du ciel, pour la couleur or de sa sève ;
- lait de démon, herbe du diable…
Cette dernière appellation, amusante, aurait trait à la légende de Nahash. Pour avoir entraîné la chute d’Adam et Ève, le serpent de la Genèse sera maudit et condamné à ramper. Dépité, il crache trois fois son venin duquel naît la jusquiame, le datura et la chélidoine.
Au début du XVIe siècle, pour les Grandes Heures d’Anne de Bretagne, Jean Bourdichon l’appelle « Esclaire » et pose un papillon sur ses pétales jaune vif :
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Attention toutefois : le suc de la grande chélidoine contient une trentaine d’alcaloïdes toxiques.
Préférez-la en carte buissonnière !
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« Chelidonium majus » – fiche Wikipédia