Minimaliste, brut, bouleversant.
Avec Le Baiser, Constantin Brancusi capte l’essence de l’amour dans une étreinte silencieuse. Ce qu’il exprime, c’est plus qu’un geste : c’est une fusion.
Deux êtres réduits à l’essentiel, unis dans un bloc de pierre — indissociables.

Dès cette première version de 1907, les visages sont réduits à des signes, à la manière cubiste.
Le Baiser a ensuite connu de nombreuses variations durant quatre décennies.
Version après version, la stylisation et la géométrisation se font de plus en plus marquées. Dans celle de 1916 commandée par le collectionneur américain John Quinn, les corps tronqués des amants tiennent dans un volume rectangulaire aux arêtes nettes :

Dans les années 1930-1933, le sculpteur schématise encore le motif pour son projet de Temple de l’Amour. Conçu pour le maharaja d’Indore, ce projet monumental comporte une Colonne du Baiser haute de trois mètres, dans laquelle le couple se fond dans des piles abstraites. Les yeux accolés des amants s’unissent dans un même cercle.


Le motif apparaît une ultime fois en 1945 avec Borne-frontière, où trois blocs de pierre superposés symbolisent l’harmonie entre les peuples. Le couple au centre est répété à l’identique sur chaque face et se déploie en bas-relief au-dessus comme en dessous.

En cette journée internationale du baiser, n’hésitez pas à témoigner votre tendresse à celles et ceux que vous aimez !

Sources :
Cartels de la rétrospective Brancusi de 2024 au Centre Pompidou où les photos ont été prises.