Le 28 août, le calendrier républicain célébrait la pastèque.
On connaît surtout Wayne Thiebaud, peintre américain associé au Pop Art, pour ses représentations d’aliments, notamment de pâtisseries :

Sur ses Lunch Table et Dessert Table monumentales, l’œil est aussitôt attiré par le rouge vibrant des tranches de pastèque :


Il leur consacre des toiles entières, les élevant au rang d’icônes :

Thiebaud choisit une composition sobre : trois tranches de pastèque, posées sur une surface neutre (assiettes et nappe blanche), éclairées par une lumière forte qui projette des ombres bleues.
Il travaille avec une peinture épaisse, qui donne un aspect sculptural à la matière.
La simplicité n’est qu’apparente. La pastèque, comme les autres aliments peints par Thiebaud, évoque le désir, la jouissance sensorielle, non sans une certaine distance ironique. Il ne s’agit pas uniquement de nourriture, mais d’images de nourriture, réfléchies, stylisées, presque abstraites — une manière de questionner notre rapport à la consommation, au plaisir et à l’image.
L’artiste dépasse la simple célébration d’une pastèque pour jouer avec la répétition, la géométrie et la lumière et créer une œuvre où le fruit devient motif.
Ici, le rouge de la chair contraste avec le vert de l’écorce, la verticale du couteau avec la rondeur du fruit :


C’est une manière de structurer la composition, d’ajouter du rythme et de la tension visuelle.
Ce saisissant contraste du rouge et du vert, je l’ai appliqué aux feuilles de Ginkgo biloba de mes cartes buissonnières :
