Dans le calendrier républicain français, le 8e jour du mois de ventôse, souvent notre 26 février, était dénommé jour de la violette.
Écoutons Colette décrire de sa plume alerte et sensuelle ces fleurettes qui tapissent chemins et sous-bois en hiver et au printemps :
« Violettes à courte tige, violettes blanches et violettes bleues, et violettes d’un blanc-bleu veiné de nacre mauve, violettes de coucou anémiques et larges, qui haussent sur de longues tiges leurs pâles corolles inodores… Violettes de février, fleuries sous la neige, déchiquetées, roussies de gel, laideronnes, pauvresses parfumées… Ô violettes de mon enfance ! Vous montez devant moi, toutes, vous treillagez le ciel laiteux d’avril, et la palpitation de vos petits visages innombrables m’enivre ! » (Les Vrilles de la vigne)
Je reconnais bien là les violettes bourguignonnes et leurs infinies nuances, à l’instar de celles que j’ai photographiées dans le chemin menant à l’abbaye de Pontigny en mars 2022 :
Comme elle donne l’impression de baisser la tête, la violette incarne la pudeur, la modestie et la discrétion. Selon la Fédération française des artisans fleuristes, dans le langage des fleurs, elle signifie : « Timidement, je vous exprime mes sentiments ».
Alors n’hésitez pas à envoyer de douces pensées avec ces cartes buissonnières inspirées d’une illustration de La Guirlande de Julie :
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