Tout comme tsuru, la grue, kame (亀), la tortue, est un symbole de longévité et de chance puisque la légende lui prête une vie de 10 000 ans !
C’est pourquoi des algues en viennent à pousser sur son dos, créant une queue dans son sillage :
On l’appelle alors minogame (蓑亀), tortue millénaire.
C’est un animal magique dont la carapace unit le ciel (sa coquille) et la terre (son plastron) et l’un des quatre gardiens des points cardinaux avec le dragon, le tigre et le phœnix. Sa lenteur l’associe à la sagesse et à la protection.
Les maîtres de l’estampe de la période Edo (1603-1868) ont donc souvent représenté des tortues, à l’instar des grands Hokusai et Hiroshige :
C’est également une tortue – en écaille de tortue ! – qui sert ici de netsuke (petite sculpture servant à maintenir le cordon de tout objet pendu à la ceinture du kimono) :
Il est l’œuvre de Shibata Zeshin (1807-1891), peintre et laqueur de grand talent, qui s’inspire d’un motif d’Ogata Kôrin (1658-1716).
Il est également l’auteur d’un emakimono (rouleau peint) de 7 mètres de long extrêmement drôle, où pas moins de 88 tortues se livrent à des activités humaines : combat de sumo, acrobaties, musique…
D’autres tortues entourent aussi les beautés de Chôbunsai Eishi et Kitagawa Shikimaro, au sens strict ou comme motif de kimono :
On rencontre également la tortue millénaire avec sa queue faite d’algues, ici sous forme de dessin d’Hokusai et de brûle-parfum de bronze :
Sur sa carapace, on reconnaît très nettement le motif hexagonal kikko.
Utagawa Kunisada I (Toyokuni III) et Utagawa Kunisada II (Kunimasa III, Toyokuni IV), son élève et gendre, en font un ornement spectaculaire :
Sur d’autres estampes, le motif se simplifie jusqu’à devenir très graphique, comme chez de Keisai Eisen :
La tortue représentant la bonne fortune, n’hésitez pas à en offrir à vos proches !
Sources :