Oshidori (鴛鴦) est le nom japonais du canard mandarin (Aix galericulata) :
Pendant la période de reproduction, le mâle se distingue par un plumage aussi vif que bigarré, tandis que la femelle arbore des couleurs plus ternes.
Jadis très répandue en Asie de l’Est, cette espèce y est devenue menacée. En 1980, le Japon a même commandé 3 000 couples aux Pays-Bas pour repeupler les lacs de son territoire.
Ce canard symbolise l’amour éternel et le couple harmonieux, car il est monogame.
C’est ainsi que l’expression Oshidori fufu (鴛鴦夫婦) désigne un couple inséparable.
Cet idéal fait l’objet de nombreuses représentations.
On trouve ainsi un couple de canards mandarins à l’ombre d’un camélia de corail et de nacre sur cette très belle boîte à encens du XVIIIe siècle :
Ou sur le kimono de cette courtisane de Kitagawa Shikimaro, sur fond de seigaiha (vagues) :
Ces oiseaux ne migrent pas et affrontent le grand froid, ce qui inspire à Hiroshige ces illustrations enneigées :
On y remarquera qu’un canard a le bec ouvert tandis que l’autre garde le bec fermé parce que, dans un couple, il faut écouter l’autre quand il s’exprime !
C’est également en hiver qu’Utagawa Kunisada II place des acteurs de kabuki vêtus en costumes de canard mandarin mâle et femelle, tous deux avec des couleurs flamboyantes qui ne respectent pas leur dimorphisme sexuel :
Le papier washi que j’ai utilisé mêle oshidori mâle, seigaiha et sakura (fleurs de cerisier), comme un hymne à l’amour et au printemps !
Sources :
« Canard mandarin » – fiche Wikipédia