Les légendes asiatiques relatent l’éternel combat entre le tigre et le dragon.
Elles parlent d’un ermite vivant retiré du monde dans une grotte de la province de Hai-Duong, au Vietnam.
Un jour qu’il se promène, il aperçoit dans le ciel un dragon jaune jouer avec une perle. Sitôt après, il voit un tigre blanc arriver et, regardant le dragon, sortir ses griffes.
L’indifférence du dragon vexe le tigre qui déclare qu’il est le roi des animaux. Le dragon lui signifie qu’il est le roi des animaux à poils, tandis que lui est le roi des animaux à écailles, mais également le roi des animaux symboliques.
Une très longue joute oratoire s’ensuit.
L’ermite, qui a tout entendu, décide de quitter sa grotte pour en discuter avec un philosophe.
Ce dernier y voit d’abord une rivalité stérile, avant d’en dégager un sens plus profond : il faut y voir non une dualité, mais une complémentarité, comme celle du yin et du yang. Le tigre et le dragon luttent ainsi en chacun de nous et leurs natures contraires maintiennent l’harmonie.
La lutte des deux ennemis célestes se retrouvent donc fréquemment dans l’art japonais.
En témoignent cette estampe d’Utagawa Kuniyoshi et ce détail du grand coffre en laque du cardinal Mazarin :
Ils ornent même l’obi (ceinture) et l’uchikake (manteau) de cette courtisane de haut rang de Keisai Eisen :
En toute logique, ils décorent également les armes, comme ce tsuba (garde de sabre) auquel j’ai associé une feuille de ginkgo dorée :
Sources :
Ping : Index des motifs japonais d’animaux - La carte buissonnière