Motif kômori

Kômori (蝙蝠) désigne la chauve-souris.

En chinois, le mot chauve-souris, biàn fû, joue sur l’idéogramme 福() qui signifie « bonheur ». Cette ressemblance phonétique a fait du petit animal un porte-bonheur pour les Asiatiques.

C’est pourquoi, au Japon, on retrouve volontiers des chauves-souris sur estampes, objets et tissus.

Hiroshige les associe à la couleur bleue :

Ohara Koson à un camaïeu de gris :

Elles décorent des objets aussi divers que boîte, tsuba (garde de sabre) ou netsuke (petite sculpture servant à maintenir le cordon de tout objet pendu à la ceinture du kimono) :

Elles accompagnent les promenades nocturnes des courtisanes d’Utagawa Kunisada I (Toyokuni III) et Keisai Eisen :

Utagawa Toyokuni I les représente en parodie de kabuki :

Tsukioka Yoshitoshi exploite également cette veine du chôjû-giga (« caricatures d’animaux ») :

La chauve-souris se fait également souvent motif ornemental, comme en témoignent ces katagami (pochoirs) :

On peut l’admirer sur les kimonos et manteaux des courtisanes d’Utagawa Kunisada I (Toyokuni III), Utagawa Toyokuni I et Keisai Eisen :

Utagawa Kunisada I (Toyokuni III) en pare également des éventails :

Et je trouve ce détail d’une épingle à cheveux d’Utagawa Toyokuni I particulièrement raffiné :

Enfin, appréciez combien Kunisada, grand amateur de ce motif, nous l’avons vu, le stylise :

En jaune sur fond noir, on croirait l’emblème de Batman !

Mes cartes buissonnières, elles, ont choisi les tons bleu nuit pour faire voler des kômori porte-bonheur :

Sources :

« Pourquoi la chauve-souris est-elle un porte-bonheur ? »

« La chauve-souris… symbole de bonheur en Chine… »

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