Présent dans nos t-shirts, nos jeans, nos draps ou nos sacs réutilisables, le coton est devenu si banal que l’on en oublie parfois son histoire exceptionnelle.
À l’occasion de la Journée mondiale du coton (World Cotton Day), revenons sur le parcours de cette fibre naturelle.

Une fibre millénaire
Voici comment Hérodote évoque le coton au Ve siècle avant J.-C. :
« Τὰ δὲ δένδρεα τὰ ἄγρια αὐτόθι φέρει καρπὸν εἴρια καλλονῇ τε προφέροντα καὶ ἀρετῇ τῶν ἀπὸ τῶν ὀίων· καὶ ἐσθῆτι Ἰνδοὶ ἀπὸ τούτων τῶν δενδρέων χρέωνται. »
(On y voit, outre cela, des arbres sauvages qui, pour fruit, portent une espèce de laine plus belle et meilleure que celle des brebis. Les Indiens s’habillent avec la laine qu’ils recueillent sur ces arbres. –
Histoire, Livre III, 106
Les plus anciennes traces remontent à plus de 5 000 ans : on retrouve des fragments de tissus en coton dans la vallée de l’Indus, tandis qu’en Amérique du Sud, les peuples précolombiens l’utilisaient pour confectionner des filets de pêche et des vêtements.
Sa douceur, sa légèreté et sa capacité à être filé en fils solides en ont rapidement fait une matière précieuse et recherchée.

L’objet d’un commerce mondial
Peu à peu, le coton voyage. Par les routes commerciales, il passe de l’Inde à la Perse, puis à l’Égypte, avant de gagner l’Europe au Moyen Âge.
À l’époque des grandes découvertes, le coton s’inscrit au cœur des échanges mondiaux. Cultivé massivement dans les colonies, notamment aux Amériques, il constitue une matière première clé du commerce triangulaire. Il cache alors une histoire douloureuse marquée par l’exploitation et l’esclavage.

Avec la Révolution industrielle, les inventions comme la spinning jenny (machine à filer) ou les métiers mécaniques à tisser révolutionnent la production textile. Les filatures s’imposent dans les grandes villes d’Angleterre et plus tard en Europe continentale. Le coton devient le symbole de la mondialisation naissante et de l’essor des sociétés industrielles.

Il habille désormais les peuples du monde entier, de la chemise blanche européenne aux saris indiens, en passant par les tissus traditionnels africains en coton coloré.
Néanmoins la question de sa durabilité se pose : il nous faut réfléchir à la manière de préserver cette ressource précieuse tout en respectant ceux qui la cultivent.

Sources :
« Journée mondiale du coton » – Nations Unies
« Histoire de la culture du coton » – fiche Wikipédia
« Coton » – Cirad