Savez-vous pourquoi mon arbre de prédilection s’appelle Ginkgo biloba ?
C’est le grand naturaliste suédois Carl von Linné qui l’a nommé ainsi en 1771 dans sa nomenclature binominale, toujours en vigueur.
L’Europe avait découvert le ginkgo un peu moins d’un siècle auparavant.
Engelbert Kaempfer, médecin et botaniste allemand, qui séjourna au Japon de 1690 à 1692 en mission pour la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, décrivit cet arbre dans son mémoire Amoenitatum exoticarum publié en 1712.

Le japonais a emprunté au chinois les deux kanjis de l’arbre (銀杏) qui signifient « abricot d’argent » en référence à ses fruits. Une des prononciations est ginkyô et il semblerait que Kaempfer ait mal entendu ou mal noté puisqu’il a latinisé ce mot en ginkgo.
Linné a repris le terme pour le nom de genre de l’espèce et lui a attribué l’épithète spécifique de biloba en raison de la forme particulière de ses feuilles, partagées en deux lobes, sans nervure centrale. Son nom scientifique complet est donc Ginkgo biloba L. (L pour Linné).
En réalité, les feuilles d’un même ginkgo sont loin d’être toutes bilobées. Certaines ont la forme élégante d’un éventail, d’autres comportent une ou plusieurs échancrures.
Pour ma nouvelle collection, c’est pourtant cette forme canonique bilobée que j’ai reproduite en découpant et pliant du papier washi collé sur des fonds peints à l’acrylique extra-fine :


Sources :
JEANNEL Bernard (auteur), SEIGNOBOS Fabien (illustrateur). Le ginkgo. Arles : Actes Sud, 1999.