Au gré de soixante-dix pastels, aquarelles et fusains, le musée de l’Orangerie explore les « obsessions » de Sam Szafran pour les ateliers, les escaliers, les paysages urbains distordus et les serres et feuillages :
Ces variations sur le même thème m’ont fascinée, notamment celles où prolifèrent ces plantes tropicales aux feuilles découpées voire perforées appelées faux philodendrons (Monstera deliciosa) :
Comme le raconte Sam Szafran, durant l’été 1966, Zao Wou-Ki lui prête son atelier : « mais j’ai été absolument incapable d’y travailler : j’étais fasciné par un magnifique philodendron – rare à l’époque dans une maison – qui resplendissait sous la verrière, et qu’il m’était impossible de dessiner. Cette impuissance était devenue une obsession. »
Ce motif le captive tellement qu’il envahit ensuite ses toiles à la manière des tapisseries médiévales aux mille-fleurs : « les plantes bourgeonnent, croissent, se développent, s’enroulent, s’étoilent et s’étiolent, bourgeonnent à nouveau, emplissent peu à peu tout l’espace disponible » (Jean Clair, Sam Szafran).
Ici, Lilette, la femme de l’artiste, assise sur une banquette de Gaudí, se fond dans la végétation exubérante :
En hommage à ces luxuriantes déclinaisons botaniques, j’ai posé quelques feuilles de gingko dorées sur du papier à motifs de faux philodendrons :
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