L’absinthe est un spiritueux à très forte teneur alcoolique, entre 40 et 90 degrés.
On l’obtient par macération et distillation de plantes, en général la grande absinthe, la petite absinthe, l’anis vert et le fenouil. D’autres recettes contiennent également de l’hysope, de la mélisse, de la menthe poivrée, de l’anis étoilé, de l’angélique, de la citronnelle…
Sa préparation répond à un rituel précis : goutte à goutte, l’eau glacée tombe sur un sucre, posé sur une cuillère ajourée (la pelle), qui vient troubler l’absinthe au fond du verre.
La couleur qui lui vaut le surnom de « fée verte » vient de la chlorophylle de la petite absinthe et de l’hysope macérés. Dans Monsieur de Bougrelon, Jean Lorrain évoque le « vert de l’absinthe et de l’absinthe battue, le vert laiteux et transparent du péridot ».
Une réputation sulfureuse
Très en vogue au XIXe siècle, elle peut provoquer des ravages, comme ceux décrits dans L’Assommoir de Zola. L’auteur concède s’être inspiré de ce tableau de Degas d’abord intitulé « Dans un café », puis « L’Absinthe », qui se trouve au musée d’Orsay :
On la soupçonne d’avoir alimenté la folie de bien des artistes : Baudelaire, Verlaine, Van Gogh, Toulouse-Lautrec…
Albert Maignan représente « La Muse verte », allégorie de l’addiction à l’absinthe, dans cette toile saisissante que commente ainsi le catalogue du Salon de 1895 : « Dans un taudis du sixième étage, l’écrivain s’est mis au travail, soutenu par sa boisson préférée. Mais le voici tout à coup pris d’angoisse et, tandis que la fée verte lui laboure le crâne de ses doigts, ses yeux à lui se convulsent, ses mains se crispent. Il est fou. »
L’absinthe finit par être interdite en France en 1915, avant d’être de nouveau autorisée, par étapes, à compter de 1988.
Petit clin d’œil, j’ai posé une feuille de ginkgo argentée comme une pelle à absinthe sur un papier jaune-vert qui fait des ronds dans l’eau :
Sources :
« Absinthe (spiritueux) », article de Wikipédia