Ce motif représente les plumes d’oiseaux (faucon, aigle…) fixées au bout des flèches utilisées pour le tir à l’arc. À l’origine, il était donc plutôt utilisé pour les vêtements masculins.
Ces empennes sont des symboles de bon augure. Lors du Nouvel An, les hamaya, des flèches décoratives « tueuses de démons », sont vendues comme porte-bonheur pour lutter contre le mal et protéger son foyer.
Une fois tirée, la flèche est sans retour, ce qui explique que les jeunes mariées de l’époque Edo (1603-1868) recevaient des kimonos avec ce motif pour leur garantir qu’elles ne reviendraient pas chez leurs parents !
J’ai surtout trouvé ces empennes emboîtées dans des estampes de la période Meiji (1868-1912), notamment chez Toshikata Mizuno :
J’aime beaucoup ce frontispice de Takeuchi Keishū pour un magazine littéraire de 1896 (« Les feuilles après le gel sont plus rouges que les fleurs du printemps ») :
À la fin des années 1970, l’héroïne de Haikara-san ga Tooru, un manga adapté France sous le titre Marc et Marie, portait un kimono à ce motif associé à un hakama, large pantalon plissé cintré sous le buste :
C’est en fait la tenue adoptée par les jeunes Japonaises lors de la cérémonie de remise de diplôme à l’université (sotsugyoushiki) :
J’ai posé deux feuilles de ginkgo dorées sur de beaux papiers washi avec un fond de yagasuri semé de nombreux motifs (fleurs de prunier et de cerisier, éventails, bambou, grues, kikko hanabishi) :
Sources :
« Les motifs traditionnels japonais »