Sous le signe de l’anémone

Dans le calendrier républicain français, le 27e jour du mois de germinal, souvent notre 16 avril, était dénommé jour de l’anémone.

Ovide relate dans Les Métamorphoses les amours de Vénus et Adonis. D’une grande beauté, le jeune homme séduit jusqu’à la déesse, qui ne le quitte plus. Elle l’engage à se méfier des sangliers, des loups, des ours et des lions. Mais il ne tient pas compte de ses conseils et se retrouve blessé à mort par un sanglier.

Vénus se précipite auprès de son amant à l’agonie et déclare qu’elle se remémorera chaque année ses pleurs puisque le sang de son amant sera changé en une fleur de même couleur (« At cruor in florem mutabitur »), légère, qui tombe, détachée par celui qui lui donne son nom, le vent.

C’est ainsi que serait née l’anémone. Son nom vient en effet du grec ancien ἄνεμος (anemos, « vent ») parce qu’elle s’ouvre au moindre vent.

Dans la majestueuse Salle des Conférences du Palais du Luxembourg, huit immenses tapisseries des Gobelins sont inspirées des Métamorphoses. Parmi elles, on trouve « Vénus pleurant Adonis », d’après un carton d’Albert Maignan (1902-1905) :

La représentation est très fidèle au texte d’Ovide : l’attelage de cygnes, les pleurs de Vénus qui a arraché ses voiles et ses cheveux, Adonis blessé à l’aine dont le sang se transforme en fleurs pourpres.

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