Sous le signe du barbeau

Dans le calendrier républicain français, le 21e jour du mois de prairial, souvent notre 9 juin, était dénommé jour du barbeau.

Derrière ce nom un peu oublié se cache notre bleuet (Cyanus segetum), espèce messicole, c’est-à-dire qui pousse dans les champs de céréales.

Comme élément de décor, le bleuet a connu un véritable engouement du temps de Marie-Antoinette.

En témoigne cette assiette provenant du service « Perles et Barbeaux » provenant du service livré en 1782 pour le Petit Trianon :

Photo © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Louis XVI commanda à la Manufacture de Sèvres un autre service dit du « Gobelet du Roi », livré le 11 mai 1783 pour le service des officiers à Versailles.

Cette tasse à glace en montre le décor de guirlandes de myrtes et barbeaux :

Photo © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

On parlait également de « marqueterie de barbeaux » pour désigner un treillage en losanges décoré de bleuets, comme sur cette table à écrire de l’ébéniste Roger Vandercruse :

Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP

Quand on ne possède pas de vaisselle ou de meubles si raffinés, on peut toujours s’offrir le plaisir d’un bouquet de fleurs des champs ou d’une carte buissonnière !

Sources :

« Les décors de barbeaux »

« VanderCruse Roger dit Lacroix ou RVLC »

Cet article a 4 commentaires

  1. Jacques Demaison

    Chère Delphine,

    Bravo pour tes explications sur le Barbeau, j’ai appris beaucoup de choses. Je pensais que ce n’était que le symbole de la mémoire et de la solidarité pour les anciens combattants et victimes de guerre.
    Merci

    1. Merci, cher Jacques, pour cet aimable commentaire.
      J’ai grandi à la campagne et je suis tellement heureuse d’y revoir coquelicots et bleuets dans les champs de blé !

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