Je suis sortie émerveillée de la première grande rétrospective que le Musée d’Art moderne de Paris consacre jusqu’au 16 juillet à Anna-Eva Bergman.
Sa peinture vibre de couleur et de lumière à travers un répertoire de formes épurées : pierre, arbre, montagne, stèle, lune, soleil…
Elle travaille à la feuille de métal (or, argent, plomb, étain, bronze, aluminium, cuivre, bismuth) sur des fonds colorés, puis applique des vernis et glacis afin d’en diversifier les reflets.
Elle cherche ainsi à retranscrire l’insaisissable, elle que l’expérience du soleil de minuit dans le Finnmark, à l’extrême nord de la Norvège, a bouleversée : « La lumière me met en extase. »
Jamais une photo ne saura rendre les subtils jeux de lumière de son « art d’abstraire ».
Laissez-moi néanmoins vous présenter quelques œuvres qui m’ont particulièrement touchée.
Cette « Pyramide » (1960), construite au nombre d’or, solennelle et captivante, repose sur un fond à la tempera rouge recouvert de feuilles d’aluminium et d’un glacis bleu :
Son « Grand océan » (1966) tente de capter le mouvement des vagues et nous happe dans une douce plénitude :
Quant à « Feu » (1962), c’est un crépitement joyeux d’or, rehaussé de quelques touches d’argent, de rouge et de bleu vif :
En hommage à cette grande artiste, j’ai créé deux cartes buissonnières or et argent :