Dans le calendrier républicain français, le 24e jour du mois de fructidor, souvent notre 10 septembre, était dénommé jour de l’écrevisse.
Ce petit crustacé décapode (à dix pattes) vit habituellement dans les eaux douces.
Celle-ci venait d’être sortie de la Seine par des plongeurs de la Protection civile en exercice :
Sa large nageoire caudale lui permet de reculer brusquement en cas de danger.
Cette particularité a retenu l’attention amusée de deux grands auteurs : Apollinaire et Flaubert.
Dans Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, paru en 1911, Apollinaire lui consacre un de ses courts poèmes :
« Incertitude, ô mes délices
Vous et moi nous nous en allons
Comme s’en vont les écrevisses,
À reculons, à reculons. »
Raoul Dufy, qui a travaillé avec le poète à l’élaboration du recueil, l’illustre ainsi :
Et vous pouvez également en entendre la mélodie de Francis Poulenc, interprétée par Stéphane Degout.
Quant à Flaubert, c’est dans son Dictionnaire des idées reçues, publié à titre posthume en 1913, que l’on trouve une entrée « écrevisse » fort drôle :
« Marche à reculons. Toujours appeler les réactionnaires des écrevisses. »
Pour demeurer sur une note joyeuse, j’ai créé des cartes buissonnières de la belle couleur rouge qu’elles prennent à la cuisson !
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