Sous le signe de la carotte

Dans le calendrier républicain français, le 7e jour du mois de vendémiaire, souvent notre 28 septembre, était dénommé jour de la carotte.

Figurez-vous que la carotte n’a pas toujours eu cette belle teinte orange que nous lui connaissons et lui attribuons au point d’en avoir fait un adjectif de couleur.

Au Moyen Âge, la carotte sauvage avait une couleur blanchâtre, une peau plutôt coriace et un cœur fibreux. On la confondait avec le panais.

En Europe, à la Renaissance, se côtoient des variétés à chair ou à peau blanche, jaune, rouge, verte, pourpre et noire ; mais pas de carottes orange contrairement à l’étendue des couleurs sur cette photo contemporaine :

La carotte orange vient d’une culture sélective. Des horticulteurs hollandais ont souhaité traduire ainsi leur fidélité à la maison d’Orange-Nassau.

Plusieurs hypothèses sont avancées, mais il semblerait qu’ils aient alors croisé des variétés blanches ou jaunes avec des carottes de Syrie rouges jusqu’à obtenir une racine d’un bel orange lumineux. Plus tendre et plus sucrée, cette carotte dénommée « longue orange » a eu tôt fait de supplanter les autres !

Cette toile du peintre hollandais Gérard Dou, datée de 1660, met donc en avant ce qui est encore une nouveauté :

Ce n’est que tardivement, à compter du XIXe siècle, que les Français adoptent cette version orange. La découverte du carotène et de ses bienfaits achèvera de la rendre populaire.

Aujourd’hui, c’est devenu le deuxième légume le plus consommé, après la tomate, ce qui méritait bien d’être à l’honneur de mes cartes buissonnières :

Sources :

« Petite histoire de la carotte »

« La carotte, une racine européenne… qui n’a pas toujours été orange »

Laisser un commentaire