Ume (梅) désigne la fleur du prunier japonais (aussi appelé abricotier), un arbre de la famille des prunus, comme le cerisier ornemental.
Ses fleurs roses ou blanches en sont d’ailleurs proches, avec toutefois des pétales plus courts et plus arrondis :
Ses fruits ne se mangent pas crus, mais en umeboshi, après macération longue avec du sel et des feuilles de shiso.
Comme cet arbre fleurit de façon précoce, en début d’année, parfois sous la neige, sa fleur est symbole de vigueur, d’énergie et de santé. Elle possède également un charme protecteur contre les démons.
Je vous laisse admirer son déferlement ivoire à la lumière de la lune dans ce splendide rouleau du « Royaume coloré des êtres vivants » de Jakuchū (1716-1800) :
À la fin du XIXe siècle, Shibata Zeshin en décore des shikishi, ces planches cartonnées avec des bords dorés, avec un art raffiné du détail pour ces petits formats (7,9 x 11,1 cm) :
Ce motif se retrouve sur de nombreux tissus des périodes Edo (1603-1868) et Meiji (1868-1912) :
Il demeure très populaire par la suite, comme en témoigne ce « Maquillage » de Torii Kotondo, daté de l’été 1930. Présenté lors de l’exposition « Vagues de renouveau. Estampes japonaises modernes 1900-1960 » à la Fondation Custodia, il dévoile une jeune femme ceinte d’un magnifique kimono rouge orangé semé d’ume blancs aux cœurs jaunes, verts ou violets. Vous remarquerez également les motifs sakura et kanoko.
Quant à moi, j’ai consacré une collection à un haïku d’Issa qui évoque ume :
« le prunier en fleur
sur le papier de la porte coulissante
la silhouette du chat »
Et j’ai également utilisé quelques beaux papiers washi à ce motif pour d’autres cartes buissonnières :
Sources :
Ping : Variations sur ume - La carte buissonnière
Ping : Motif usagi - La carte buissonnière