Le Japon a un tel amour pour chô (蝶), le papillon, qu’il a fait du superbe Sasakia charonda son papillon national :
Le 24e chapitre du Dit du Genji s’intitule d’ailleurs « Les Papillons ».
Tosa Mitsuyoshi (fin XVIe-début XVIIe siècle) illustre la scène : lors d’une grande fête pour célébrer l’arrivée du printemps, des danseuses déguisées en oiseaux et en papillons sortent d’un bateau-dragon au milieu d’une profusion de cerisiers en fleur.
Au XIIe siècle, le samouraï Taira no Kiyomori aurait créé lui-même le kamon (l’emblème) de son clan :
Il s’agit d’agehacho, le machaon ou grand porte-queue.
Il n’est donc guère étonnant de retrouver des papillons sur des gardes de sabre (tsuba) :
L’époque Edo (1603-1868) apprécie le motif pour son élégance et l’associe volontiers à des fleurs, ici des pivoines pour Hokusai, des chrysanthèmes pour Hiroshige :
Comme le papillon symbolise l’évolution et l’éclosion de la féminité, il orne également souvent les kimonos :
Yashima Gakutei le décline ainsi à l’envi de façon extrêmement raffinée :
Dans les années 1950, Hasegawa Sadanobu (Konobu III) reprend le motif d’agehacho pour sa « Maiko au temple Kiyomizu » :
Enfin, sur mes cartes buissonnières, chô se marie à sakura dans un envol printanier :
Et vous pouvez également consulter toute la collection « Papillon vole ».
Sources :