Au Japon, le renard, kitsune (狐), occupe une place très importante.
Il appartient à la famille des yôkai (妖怪, « esprit », « fantôme »), ces créatures surnaturelles très présentes dans le folklore et qui ont généralement pouvoir de métamorphose.
On différencie les zenko (善狐, « bon renard »), renards bienveillants associés à la déesse Inari, des yako (野狐, « renard des champs »), espiègles voire malfaisants.
Inari
Inari (稲荷神) est la déesse shinto du riz et des moissons.
Les renards sont ses messagers et serviteurs, ce pourquoi ils peuplent les sanctuaires voués à son culte :
Ils tiennent parfois une clé dans leur gueule, afin de symboliser la protection des greniers à riz.
Ils portent un foulard rouge, couleur sacrée éloignant les mauvais esprits.
Comme ils seraient particulièrement friands de tofu frit, des recettes spéciales ont été inventées comme offrandes !
Kyûbi no kitsune (九尾の狐), le renard à neuf queues
Un grand nombre de queues signifie un renard plus vieux et plus puissant.
Quand un kitsune gagne sa neuvième queue, sa fourrure devient blanche et il acquiert une sagesse infinie.
Une légende très populaire raconte qu’une belle jeune femme du nom de Tamamo no Mae, favorite de l’empereur Konoe (qui régna de 1142 à 1155), n’était autre qu’une renarde à neuf queues déguisée.
On trouve des déclinaisons très contemporaines du renard à neuf queues avec Kyûbi (ou Kurama) enfermé dans le corps de Naruto :
Et le Pokemon Feunard :
Kuzunoha
Dans la forêt de Shinoda, alors qu’un chasseur traque un renard blanc afin d’extraire son foie comme remède, le jeune noble Abe no Yasuna s’interpose pour le défendre. Il le sauve sans savoir qu’il s’agissait en réalité de la kitsune Kuzunoha.
Elle se transforme en femme pour vivre à ses côtés. Ils se marient et ont un enfant.
Un jour où elle admire des chrysanthèmes, elle oublie de garder son apparence humaine et son fils aperçoit le bout de sa queue. Elle doit alors retourner à la vie sauvage, mais offre à son fils le pouvoir de comprendre et de communiquer avec les animaux.
Kitsune-ken
Cette expression signifie littéralement « renard-poing » et désigne un jeu traditionnel proche de notre pierre-papier-ciseaux.
Les trois positions de la main signifient renard, chasseur ou chef du village. Le chef bat le chasseur qu’il emploie, le chasseur bat le renard qu’il peut tuer, le renard bat le chef qu’il ensorcelle. Le jeu se poursuit jusqu’à ce qu’un joueur gagne trois fois de suite. Le perdant doit boire une tasse de saké.
Sur cette estampe de Harunobu, la joueuse assise à droite, qui feint de tirer au fusil, bat son adversaire de gauche, dont le geste de la main représente un renard :
Sur ce triptyque de Kikukawa Eizan, des courtisanes s’adonnent au même jeu :
De gauche à droite, le chef, le renard et le chasseur.
Choisissez votre kitsune préféré et racontez son histoire via une carte buissonnière !
Sources :
« Symboliques et légendes autour des animaux au Japon »
« Kitsune » – fiche Wikipédia
Comme il est plaisant de découvrir le folklore et les légendes d’ailleurs.
Quelle richesse que ceux du Japon. J’adore le thème de la métamorphose et ici l’histoire de la femme dissimulée en renard à 9 queues !
Oui ! L’imaginaire autour de kitsune est particulièrement riche et donne lieu à de magnifiques illustrations.
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