Sous le signe de la menthe

Dans le calendrier républicain français, le 21e jour du mois de messidor, souvent notre 9 juillet, était dénommé jour de la menthe.

Métamorphose

La mythologie raconte qu’elle fut jadis la nymphe Minthé ou Menthé.

Pour une sombre histoire de jalousie, Perséphone l’aurait piétinée et transformée en plante.

Ovide l’évoque dans ses Métamorphoses (X, 728-730) au moment de la mort d’Adonis :

« An tibi quondam femineos artus in olentes uertere mentas, Persephone »
(« Perséphone, tu as pu jadis transformer un corps de femme en menthe parfumée ? »)

Strabon précise (Géographie, VIII, 3) :

« Πρὸς ἕω δ᾽ ἐστὶν ὄρος τοῦ Πύλου πλησίον ἐπώνυμον Μίνθης, ἣν μυθεύουσι παλλακὴν τοῦ Ἅιδου γενομένην πατηθεῖσαν ὑπὸ τῆς κόρης εἰς τὴν κηπαίαν μίνθην μεταβαλεῖν, ἥν τινες ἡδύοσμον καλοῦσι. »
« Non loin de Pylos, du côté du levant, se trouve le mont Minthé, nommée d’après celle dont les mythes disent qu’elle était la concubine d’Hadès, que Perséphone a foulée aux pieds et transformée en menthe de jardin, que d’aucuns appellent odoriférante. »

Apothicairerie

La menthe est connue depuis l’Antiquité pour ses qualités aromatiques et médicinales.

Elle fait partie des simples très utilisées au Moyen Âge.

On la retrouve donc logiquement dans le Tacuinum sanitatis, ce manuel sur la santé inspiré d’un traité médical arabe.

Cette enluminure du XIVe siècle en illustre la récolte :

Et la menthe trouve bonne place sur les rayons de toute apothicairerie qui se respecte, comme dans les boiseries dorées de l’Hôtel-Dieu de Tournus :

En cette période estivale, la fraîcheur de la menthe est très appréciable dans nos boissons et glaces, ce que saluent mes cartes buissonnières :

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