C’était hier le jour de la mûre !
« Aller aux mûres » : la proposition fleure bon les chaudes journées d’été et les chemins buissonniers.
J’ai pris cette photo en août dernier dans la campagne de mon enfance :
« Aller aux mûres », c’est aussi un chapitre du recueil qui a rendu Philippe Delerm célèbre : La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.
En voici un extrait :
« Les mûres sont petites, noir brillant. Mais on préfère goûter en cueillant celles qui gardent encore quelques grains rouges, un goût acidulé. On a vite les mains tachées de noir. On les essuie tant bien que mal sur les herbes blondes. En lisière du bois, les fougères se font rousses, et pleuvent en crosses recourbées au-dessus des perles mauves de bruyère. On parle de tout et de rien. Les enfants se font graves, évoquent leur peur ou leur désir d’avoir tel ou tel prof. Car ce sont les enfants qui mènent la rentrée, et le sentier des mûres a le goût de l’école. La route est toute douce, à peine vallonnée : c’est une route pour causer. Entre deux averses, la lumière avivée se donne encore chaude. On a cueilli les mûres, on a cueilli l’été. Dans le petit virage aux noisetiers, on glisse vers l’automne. »
Je vous invite bien entendu à lire ce texte dans son entier et à envoyer des cartes buissonnières semées de mûres :