Contrairement aux Anglo-Saxons qui ne possèdent que le seul mot owl, les Japonais distinguent comme nous fukurô (梟), la chouette, et mimizuku (木菟), le hibou.
Les grands maîtres de l’estampe et du kachô-ga, Hiroshige, Utamaro et Ohara Koson, en ont volontiers représenté :
Sur la dernière estampe, admirez au passage les feuilles du Ginkgo biloba et même la petite boule jaune d’un ovule, qui révèle un arbre femelle.
En japonais, on peut écrire le mot fukuro avec les caractères福 (chance, fuku) et 来 (venir, kuru).
Cela fait de la chouette, mais aussi du hibou qui lui ressemble tant, un porte-bonheur.
C’est peut-être pourquoi on les rencontre sous forme de tsuba (garde de sabre) ou de netsuke (petite sculpture servant à maintenir le cordon de tout objet pendu à la ceinture du kimono) :
Son rôle protecteur est évident dans les aka-e (« image rouge ») ou hôsô-e (« image contre la variole ») de l’époque Edo (1603-1868). On espérait que ces amulettes, posées près de l’oreiller d’un enfant malade, contribueraient à sa guérison.
Je n’ai pas trouvé de hibou ni de chouette comme motif de kimono.
Si vous en connaissez, faites-moi signe ! En revanche, Utamaro propose une scène charmante qui laisse supposer que la chouette pouvait être un animal de compagnie :
J’ai emprunté à Ohara Koson l’un de ses hiboux pour l’abriter sous une feuille de ginkgo peinte de la couleur cuivre de ses yeux :
Sources :