Motif uchiwa

Uchiwa (団扇) désigne un éventail plat et rigide, de forme ovale ou en ellipse, avec un manche fixe, comme ceux que l’on voit sur cette estampe de Suzuki Harunobu :

Traditionnellement, on le fabrique en bambou.

Le manche est entaillé en petites branches, pour former une structure sur laquelle le papier sera collé. Il est décoré d’une gravure (uchiwa-e) et un cadre de bambou ferme ensuite l’ensemble.

Monture originale en bambou d’un éventail de Hiroshige avec les gravures d’avers et de revers, vers 1843-1846

Les grands imagiers des XVIIIe et XIXe siècles vont transformer ces éventails imprimés en véritables accessoires de mode.

J’ai eu la chance de visiter la remarquable exposition « Hiroshige et l’éventail, voyage dans le Japon du 19e siècle », qui s’est tenue au musée Guimet l’an passé.

J’y suis passée d’émerveillement en émerveillement !

Quelques exemples :

Pour le plaisir, encore deux uchiwa-e, de Kunisada et Kuniyoshi :

L’accessoire des bijin-ga

Les portraits de « belles personnes », femmes célèbres ou courtisanes de l’époque Edo (1603-1868) comportent souvent un uchiwa.

Chez Utamaro :

Chez Harunobu, Hosoda Eishi et Chôbunsai Eishi :

Ou encore chez Katsushika Ôi, fille et élève du grand Hokusai :

Japonisme

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les Européens vont se prendre de passion pour tout ce qui est japonisant, notamment les éventails.

Whistler, qui collectionnait les objets japonais, place ainsi dans la main de sa maîtresse un uchiwa très coloré qui contraste avec le blanc de cette Symphony in White, No. 2: The Little White Girl :

Renoir en prête un à une jeune fille, en dispose un autre dans un vase :

Avec La Japonaise, Monet illustre combien l’éventail japonais est devenu un objet purement décoratif, que l’on accroche au mur comme un tableau :

Cet engouement conduit l’auteur et illustrateur Gustave Fraipont à saluer l’expertise nippone pour ce qu’on appelait alors « écran (à main) » :

« Voyez les Japonais, ce sont des maîtres ès éventails ; leurs écrans sont d’un goût exquis et leurs paravents d’une originalité prodigieuse, et pourtant les fleurs, les oiseaux, les insectes en font presque seuls tous les frais. »
L’Art de composer et de peindre l’éventail, l’écran, le paravent, 1895

J’ai trouvé, pour mes cartes buissonnières, de jolis papiers à origami semés de petits uchiwa :


Sources :

Exposition « Hiroshige et l’éventail, voyage dans le Japon du 19e siècle »
Musée Guimet, 15 février au 29 mai 2023

MARQUET Christophe. Les éventails d’Edo. In Fine – Fondation Jerzy Leskowicz, 2022.

« Uchiwa-e » – fiche Wikipédia



























Cet
engouement conduit l’auteur et illustrateur Gustave Fraipont à saluer
l’expertise nippone pour ce qu’on appelait alors « écran (à main) » :« Voyez
les Japonais, ce sont des maîtres ès éventails ; leurs écrans sont d’un
goût exquis et leurs paravents d’une originalité prodigieuse, et pourtant les
fleurs, les oiseaux, les insectes en font presque seuls tous les frais. »L’Art
de composer et de peindre l’éventail, l’écran, le paravent
, 1895

La publication a un commentaire

Laisser un commentaire