Il existe deux types d’éventails au Japon : uchiwa, que je vous ai présenté naguère, et ôgi (扇,ou sensu, 扇子).
On considère cet éventail pliant comme une invention japonaise, remontant au moins à l’époque de Heian (794-1185). On l’utilisait alors pour se rafraîchir, mais aussi pour chasser les mauvais esprits.
Il avait également de multiples usages rituels, lors de la cérémonie du thé, pour certaines danses ou dans le kabuki.
On distingue l’éventail dit « brisé », fait d’un assemblage de fines lamelles de bois de cyprès (hinoki) d’où son nom de hiôgi, de l’éventail « plissé » constitué d’une feuille (de papier, de soie ou de coton) montée sur cinq à sept brins, appelé kawahori ôgi ou « éventail [en aile de] chauve-souris » :
Comme pour l’uchiwa, les maîtres de l’époque Edo (1603-1868) aiment à représenter ce petit tableau dans le tableau et à le déployer en d’élégants mouvements, qu’ils soient tenus par un homme ou une femme :
Sur les kimonos et uchikake (manteaux), ôgi constitue un motif assez spectaculaire :
Et j’ai eu la chance de dénicher de beaux papiers washi semés d’ôgi à motifs de fleurs et de feuilles :
Sources :
MARQUET Christophe. Les éventails d’Edo. In Fine – Fondation Jerzy Leskowicz, 2022.
« L’origine de l’éventail japonais traditionnel : le sensu »