C’est le jour de la pêche !
Dans ses Observations sur le salon de peinture de 1765, Diderot consacre quelques pages à (Henri-Horace) Roland de la Porte, peintre quelque peu oublié.
En voici un extrait, dans l’orthographe d’époque :
« Toujours en allant de droite à gauche, c’est mon allure. Sur une table brisée et d’un marbre bleuâtre, des raisins, de petits morceaux de sucre, une tasse avec sa soucoupe de terre blanche ; sur le fond, une jatte pleine de pêches, une bouteille de ratafia, autour quelques prunes, une caraffe d’eau ; autour, quelques prunes, des mies-de-pain, des poires, des pêches ; enfin, une boîte-à-café de fer-blanc. Ces différens objets ne vont point ensemble, et c’est une faute que Chardin ne commet pas. »
On retrouve assez aisément la toile décrite, aujourd’hui conservée au Norton Simeon Museum de Pasadena, en Californie :

Je trouve Diderot bien sévère… Et je ne sais pas où il voit des poires !
Moi j’aime beaucoup ce tableau et je croquerais volontiers dans l’une de ces pêches lumineuses.
