Au Japon, l’ajisai (紫陽花) est la fleur emblématique de tsuyu (梅雨), la saison des pluies, qui s’étend de juin à mi-juillet, et marque le début de l’été.
On trouve cet hortensia ornemental (Hydrangea macrophylla), originaire de l’archipel nippon, près des temples, dans les jardins traditionnels ou le long des sentiers forestiers.
Des jardins botaniques et des festivals lui sont même dédiés.
La couleur des fleurs varie en fonction de la nature du sol : rose lorsqu’il est neutre, bleu lorsqu’il est acide.
Ces variations de teintes expliquent son autre nom de nanahenge (七 変 化),littéralement « sept transformations ».
Ajisai éternels
Les grands maîtres de la période Edo (1603-1868) ont su fixer la beauté de l’ajisai, à l’instar d’Ogata Kôrin et Sakai Hôitsu :
Il est naturellement le sujet d’estampes de type kachô-ga (représentations de fleurs et oiseaux ou animaux) :
Ohara Koson perpétue cette tradition au XXe siècle :
Hiramatsu Reiji et Shozo Ozaki, artistes contemporains, représentent également des ajisai :
Un motif prisé
Mais l’hortensia peut avoir une fonction purement décorative, comme sur cette boîte à encens en laque de la période Meiji (1868-1912) :
Kunisada fait de gigantesques fleurs d’un bleu pâle un décor pour deux acteurs :
Et il en sème de toutes les couleurs sur des kimonos :
D’autres kimonos fleuris chez Kitagawa Shikimaro et Utagawa Yoshitora :
Symboles de beauté éphémère et de renouveau, les ajisai s’épanouissent également sur mes cartes buissonnières :
Enfin, Ajisaï, c’est le titre du dernier roman d’Aki Shimasaki, le début d’un nouveau cycle, où l’on retrouve avec bonheur son style épuré et sa grande délicatesse d’analyse.
Sources :
« Au Japon, l’hortensia est la fleur symbolique du mois de juin »
« Hortensia « ajisai », la fleur de l’été japonais »
Pour admirer un site exceptionnel :
« Le mont Ajisai, une colline aux hortensias cultivées par un seul homme depuis 50 ans »
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