C’est le jour de l’artichaut dans le calendrier républicain.

« Artichauts, artichauts !
C’est pour Monsieur et pour Madame.
Pour réchauffer le corps et l’âme
et pour avoir le cul chaud ! »
Du temps d’Henri IV, dans les rues de Paris, c’est ainsi que les marchands ambulants tâchaient d’attirer l’attention.
L’artichaut avait alors la réputation d’être un puissant aphrodisiaque, d’autant que, jusqu’en 1690, son nom finissait par un « d » comme « chaud ».
C’est peut-être dû à l’expression « cul d’artichaut ».
Eh oui, pour désigner le réceptacle floral, ce que nous appelons désormais fond ou cœur, on a longtemps dit « cul d’artichaut », comme s’en émeut encore Voltaire dans son Discours aux Welches :
« On vous a déjà reproché de dire un bras de rivière, un bras de mer, un cul d’artichaut, un cul-de-lampe, un cul-de-sac. À peine vous permettez-vous de parler d’un vrai cul devant des matrones respectables ; et cependant vous n’employez point d’autre expression pour signifier des choses auxquelles un cul n’a nul rapport. »
De quoi éclairer de façon fort amusante notre expression actuelle : « avoir un cœur d’artichaut ».
Et regarder différemment ces magnifiques natures mortes d’Osias Beert et Clara Peeters, peintres flamands du XVIIe siècle :


Si vous choisissez une carte buissonnière sur fond d’artichauts, vous pourrez jouer de son sens caché !
