Dans le calendrier républicain français, le 14e jour du mois de vendémiaire, souvent notre 5 octobre, était dénommé jour du réséda.
Je voudrais vous parler plus précisément de la gaude.
On pouvait en admirer dans un grand pot en osier lors de l’exposition de l’été 2023 « La couleur au cœur des plantes – La palette secrète du Jardin du Luxembourg » :
On l’appelle « réséda des teinturiers » parce qu’elle sert à teinter depuis des milliers d’années.
Toute la plante est riche en lutéoline, une molécule colorante jaune. Elle permet de produire de la teinture textile, ainsi que des pigments et des encres pour la peinture et le dessin.
Les enlumineurs médiévaux en ont fait grand usage.
On considère que c’est la meilleure des teintures jaunes naturelles. Elle a ainsi fait partie des tinctoriales majeures du Moyen-âge et de la Renaissance, avec le pastel pour les bleus et la garance pour les rouges. Les enlumineurs médiévaux en faisaient grand usage.
Cette plante porte aussi le nom d’ « herbe des Juifs », car c’est l’une des plantes utilisée, du XIIIe au XVIIIe siècle, par les Juifs du Comtat Venaissin (qui était alors un domaine pontifical) pour teindre en jaune les chapeaux qu’ils étaient obligés de porter comme signe distinctif. En raison de cette contrainte discriminatoire, la gaude a eu longtemps le surnom d’erbo dei Judiéou ou « herbe des Juifs ».
Sources :
PASTOUREAU Michel. Jaune – Histoire d’une couleur. Paris : Seuil, 2019. Chapitre « Teindre en jaune », pp. 48-49.
« Reseda luteola » – fiche Wikipédia