Sous le signe de l’hyacinthe

Dans le calendrier républicain français, le 9e jour du mois de floréal, souvent notre 28 avril, était dénommé jour de l’hyacinthe, ou jacinthe.

La mythologie donne sa version de la naissance de la jacinthe, comme elle le fait pour l’anémone ou le narcisse.

Dans Les Métamorphoses, Ovide raconte qu’Apollon s’éprend si fort du bel Hyacinthe qu’il en délaisse sa lyre et son arc pour se faire son esclave.
Un jour qu’ils s’exercent au lancer du disque, le dieu envoie le sien très haut, au-delà des nuages. Hyacinthe se précipite, mais le disque rebondit et le heurte au visage. Dans d’autres versions, ce serait Zéphyr, jaloux, qui aurait soufflé un vent d’ouest pour le dévier. Toujours est-il qu’Hyacinthe s’effondre et qu’Apollon échoue à le ranimer. Désespéré, le dieu promet l’immortalité à son amant en transformant son sang en fleur :

« Ipse suos gemitus foliis inscribit et AI AI
Flos habet inscriptum »
(Il inscrivit lui-même ses gémissements sur les pétales et c’est l’inscription AI AI que porte la fleur)

On ne connaît pas de représentations antiques de cette scène ; en revanche, des peintres plus tardifs s’y sont attelés, comme Nicolas René Jollain avec ce dessus de porte commandé pour le salon de compagnie du petit Trianon en 1768 :

Un an plus tôt, Mozart, alors âgé de 11 ans, composait sa première œuvre scénique avec « Apollo et Hyacinthus » (K. 38), un intermède dramatique. Comme c’était destiné à la remise des prix annuels de l’Université de Salzbourg, une école de jeunes gens, le père Rufinus Wild, auteur du livret écrit en latin, crut bon d’ajouter un personnage féminin ! Il s’agit de Melia, sœur d’Hyacinthe, aimée d’Apollon et de Zéphyr…

Pour clore cette flânerie, le vase insolite d’un fleuriste du XIe arrondissement et des cartes buissonnières aux jacinthes mauves :

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