Sous le signe de l’aubergine

Dans le calendrier républicain français, le 24e jour du mois de vendémiaire, souvent notre 17 octobre, était dénommé jour de l’aubergine.

Ce légume-fruit d’un beau violet brillant m’évoque un tableau de Matisse que j’ai longtemps eu en carte postale avant d’avoir la chance de l’admirer :

J’ai alors découvert que cet « Intérieur aux aubergines » daté de 1911 est une immense toile (212 x 246 cm).

Tout semble partir d’une nature morte composée de trois aubergines, deux poires, un pot et une sculpture du peintre posés sur une nappe aux tons chauds :

Le reste de l’atelier de Collioure comprend une cheminée, un miroir, un paravent, une fenêtre.

Mais c’est avant tout une peinture décorative. Ses cadres juxtaposés multiplient arabesques et motifs floraux jusqu’à la saturation, sans se préoccuper des notions de perspective.

À son époque, l’œuvre a surpris voire choqué. En 1925, La République de l’Isère la qualifie encore de « papier peint pour salon de réception des fous » !

Un autre tableau m’a fait forte impression parmi les chefs-d’œuvre de la Collection Emil Bührle :

Cette « Nature morte au couteau » de Gauguin, peinte en 1901, s’appelle en allemand « Früchte und Messer » (Fruits et couteau).

Parmi ces fruits, une magnifique aubergine dans des tons de rose, bordeaux, violet :

C’est un « violet permanent » (un mélange de bleu anthraquinone PB 60 et de rose quinacridone PR 122) que j’ai choisi pour recouvrir une feuille de ginkgo et l’associer à un motif d’aubergines :

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