Fuji (藤) désigne la glycine du Japon (Wisteria floribunda), ainsi que la couleur mauve.
Les longues grappes de fleurs colorées de la glycine en font un arbre très apprécié en Asie et au-delà.
Ses différentes variétés fleurissent tour à tour au mois d’avril et de mai : d’abord les blanches, puis les roses pâles, les violettes et enfin les jaunes.
Situé dans la préfecture de Tochigi, le parc floral d’Ashikaga compte ainsi quelque 350 magnifiques glycines. Une structure complexe y soutient trois gigantesques pieds qui couvrent une surface d’environ 1000m2. On peut également parcourir deux tunnels longs de 80 mètres où alternent les couleurs.
Dès l’époque Heian (794-1185), les membres de la cour impériale se parent de sa couleur mauve.
La famille Fujiwara est alors la plus puissante de la noblesse de Kyoto et elle est probablement la première à adopter la glycine comme emblème (kamon).
Les variantes en sont nombreuses : glycine descendante, ascendante…
On les retrouve dans ces katagami (pochoirs) du XIXe siècle, sous forme de bishamon kikko, de fundo tsunagi ou de tomoe :
Ses grappes en cascades ont également séduit les maîtres de l’estampe de la période Edo (1603-1868).
Hiroshige la décline en rose, blanc ou bleu-violet et la couvre d’oiseaux :
Torii Kiyonaga nous montre des courtisanes les admirant au sanctuaire de Kameido :
De nos jours, on y célèbre encore Fuji matsuri, le festival des glycines.
Fuji se fait aussi élégant motif de kimono.
Utagawa Toyokuni I en orne ceux des joueuses de koto et de shamisen de ce triptyque :
Le motif continue à plaire aux périodes Meiji (1868-1912) et Taisho (1912-1926). En témoignent ces estampes de Yōshū Chikanobu et ce splendide kimono conservé au Musée national de Tokyo :
Comme ce kimono, mes cartes buissonnières mêlent matsu (pin) et fuji, parfois vus comme le masculin et le féminin, avec un envol de grues du Japon :
Sources :
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