Shôchikubai (松竹梅) dérive d’un sujet classique de la peinture chinoise appelé les trois amis de l’hiver.
Ce motif allie matsu (le pin) et take (le bambou), qui conservent leur feuillage en hiver, avec ume (la fleur de prunier), dont la floraison précoce marque le tout début du printemps. Son nom accole d’ailleurs les kanjis de ces trois plantes.
Assez fortes pour surmonter l’hiver, elles symbolisent la persévérance et le renouvellement. Les Japonais les associent au Nouvel An et en créent des décorations :
Shôchikubai apparaît dans les estampes de la période Edô (1603-1868), par exemple sur ce kimono de mon cher Utamaro :
Le mot est même calligraphié sur un kakemono admiré par « Trois beautés » d’Hosoda Eishi :
Les artistes rivalisent d’ingéniosité pour décliner ce motif, que ce soit sur cette assiette en grès en forme d’éventail ou sur ces somptueux kimonos :
Les papiers washi contemporains continuent de les marier pour notre plus grand plaisir : n’hésitez pas à faire une carte de vœux de ce motif de très bon augure !
Sources :
« Les Trois Amis de l’hiver » – fiche Wikipédia