Sous le signe de l’ancolie

Dans le calendrier républicain français, le 6e jour du mois de floréal, souvent notre 25 avril, était dénommé jour de l’ancolie.

L’ancolie commune (Aquilegia vulgaris) possède de longues tiges fines sur lesquelles s’épanouissent des fleurs délicates munies d’un éperon recourbé à l’arrière.

Parmi ses différents coloris, le bleu prédomine, mais on trouve également du rose, du rouge, du jaune, du blanc, du violet, et beaucoup de variétés bicolores :

Ancolies Renaissance

Fin XVe, début XVIe siècle, cette fleur décorative constitue un motif récurrent. Albrecht Dürer en fait son sujet (vers 1490), tandis que Jean Bourdichon l’inscrit dans les marges des Grandes Heures d’Anne de Bretagne (1503-1508) :

Quand Francesco Melzi peint Flore, vers 1520, la déesse des fleurs et du printemps, ceintes de fougères et de lierre, tient une ancolie et du jasmin :

La fleur bleue fascine tellement que le tableau est vite rebaptisé Colombine, autre nom de l’ancolie.

En effet, d’aucuns voient en ses pétales des colombes, ce qui en fait un symbole de l’Esprit saint. De surcroît, l’assonance de son nom avec mélancolie explique qu’elle puisse évoquer la douleur de la Vierge Marie.

C’est pourquoi on la retrouve dans ce détail du panneau central du triptyque Portinari d’Hugo van des Goes (vers 1475) comme dans La Vierge à la roseraie de Bernardino Luini (1510) :

Ancolies Art Nouveau

Quelques siècles plus tard, ses qualités décoratives plaisent aux tenants de l’Art nouveau.

L’atelier d’Émile Gallé la décline ainsi en dessin, en assiette ou en vase :

Dans La Plante et ses applications ornementales d’Eugène Grasset (1896), Maurice Pillard Verneuil l’illustre avec une planche de botanique, suivie de motifs plus stylisés :

Ce sont ces motifs élégants qui ont inspiré mes cartes buissonnières :

Sources :

« Ancolie commune » – fiche Wikipédia

IMPELLUSO Lucia. La Nature et ses symboles. Paris : Hazan, 2004. (pp.109-110)

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