C’est le jour de l’églantier dans le calendrier républicain !
L’occasion de s’arrêter un instant sur cette superbe enluminure de la Renaissance :

C’est l’œuvre de Robinet Testard, enlumineur à la cour d’Angoulême et valet de chambre ordinaire de François Ier.
Pour un recueil d’apparat, traduction du Liber de simplici medicina, dictus Circa instans de Matthieu Platearius, il représente une jeune femme qui tient une licorne sur son giron.
L’animal fantastique est conforme à l’imaginaire médiéval : cheval blanc avec une longue corne au milieu du front, une queue de lion et des pattes de bovin. Selon la légende, seule une vierge pouvait approcher et soumettre la licorne, dont la corne avait la propriété de purifier l’eau.
La « dame à la licorne » attire certes l’œil, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un recueil de « simples médecines », de remèdes, ce que confirme les inscriptions « Castoreum » et « Bedegar ». On prêtait alors aux sécrétions de certaines glandes du castor et à la galle du rosier des vertus thérapeutiques.
Si Robinet Testard figure bien un castor, il ne montre pas la « galle chevelue » et ses filaments enchevêtrés. Il lui préfère un pied d’églantier, sur lequel elle pourrait se développer.
N’y a-t-il rien qui vous choque au registre supérieur ?
Les fleurs blanches (autre symbole de virginité) y voisinent avec les cynorrhodons rouges, ce qui rappelle les nuances de la robe de la jeune femme et de la licorne.
Pourtant, dans la nature, la floraison de Rosa canina a lieu entre mai et juillet quand ce que nous appelons familièrement gratte-culs arrive à maturité vers le mois d’octobre !

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« Sous le signe de l’églantier »
Pour aller plus loin :
« Rosa canina » – fiche Wikipédia
« La galle des rosiers : le bédégar »
« Castoréum » – fiche Wikipédia