Dans le calendrier républicain français, le 19e jour du mois de vendémiaire, souvent notre 10 octobre, était dénommé jour du tournesol.
Cette grande fleur aux pétales jaune vif en forme de rayons de soleil a notamment fasciné les artistes de la Sécession viennoise.
Au Belvédère, on peut ainsi admirer ces deux toiles de Gustav Klimt de 1907-1908 :
Comme l’explique son cartel, les feuilles du second tombent en cascade et forment un grand manteau protecteur au-dessus des fleurs, comme celui d’une Vierge de la miséricorde dans l’art chrétien.
On retrouve le motif du tournesol dans les rues de Vienne.
En 1898, Otto Wagner le choisit pour décorer le marbre blanc de ce pavillon de la station de métro Karlsplatz :
Il orne également la façade de la pharmacie À l’Ange blanc (1901-1902), avec ses mosaïques conçues par Oskar Laske, élève d’Otto Wagner.
Deux anges, vêtus de robes bleues à motifs dorés, un bras ceint du serpent d’Esculape, portent chacun une coupe d’où émanent des vapeurs qui se rejoignent au-dessus de la frise du premier étage :
Cette frise alterne tournesols et serpents dans des vases :
À la même époque, un immeuble parisien, attribué à l’architecte Louis Adrien Blanc, se couvre lui aussi de tournesols :
On peut encore l’admirer au 22 rue Trousseau (XIe arrondissement).
Ses façades, notamment les soubassements des balcons, comprennent de nombreux bas-reliefs représentant des tournesols :
Parmi eux se cachent des insectes et des petits animaux :
Si l’on a la chance de pouvoir pousser la porte d’entrée, on est accueilli par une haie d’honneur de tournesols au plafond :
Ce motif plaît tant aux maîtres de l’Art nouveau que, dès 1896, Eugène Grasset avait illuminé de tournesols le mois d’août de son calendrier réalisé pour le magasin de confection La Belle Jardinière :
C’était donc très tentant de semer son jaune vif sur des origamis de papillon et de grue :