Madones à la grenade

C’est le jour de la grenade !

En raison de ses nombreux grains, ce fruit est symbole de fertilité et de fécondité.

On le rencontre à de nombreuses reprises dans la Bible.

Dans le premier Livre des Rois, on lit que les deux colonnes de bronze devant le temple de Salomon étaient chacune entourée d’un treillis de deux cents grenades (1 ROIS 7 18-20).

Des grenades décorent le manteau de l’éphod, le vêtement de cérémonie du grand prêtre : « Sur son ourlet, tu feras des grenades de pourpre violette et écarlate, de cramoisi et de fin lin retors, tout autour de l’ourlet, avec, tout autour, des clochettes d’or intercalées » (EXODE 28 33).

Le Cantique des Cantiques fait des joues de la Bien-aimée « des moitiés de grenade » (CANTIQUE 4 3 et 6 7).

Pour les chrétiens, elle constitue une allégorie de l’Église, car elle unit les fidèles (les grains) en son sein.

Sa couleur rouge symbolise également le sang du Christ versé lors de la Passion.

C’est pourquoi on la retrouve dans certaines représentations de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus :

Filippino Lippi et son atelier apprécient ce motif :

Mais mes grenades préférées sont celles de deux célèbres toiles de Botticelli que j’ai pu admirer à la Galerie des Offices à Florence, La Madone du Magnificat (Madonna del Magnificat) et La Vierge à la Grenade (Madonna della melagrana) :

On peut actuellement contempler un autre tondo de Botticelli et de son atelier parmi les chefs-d’œuvre de la galerie Borghèse exposés au musée Jacquemart-André. Cette Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste enfant et six anges à la composition savante est encore une madone à la grenade :

Et je trouve également intéressante cette variante de l’atelier de Botticelli :

Dans la petite main potelée de l’Enfant, les grains de grenade semblent dessiner les perles d’un rosaire.

Pas de madones, mais de belles grenades et des feuilles de ginkgo rouge vif sur mes cartes buissonnières :

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