Dans le calendrier républicain français, le 22e jour du mois de floréal, souvent notre 11 mai, était dénommé jour de la fritillaire.
Semblable à une tulipe renversée, la jolie fleur de la fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), la plus commune des fritillaires, arbore des couleurs réparties en damier qui vont du pourpre au rose pâle, voire au blanc.
Le Trésor de la langue française lui prête comme étymologie fritillus « cornet à dés », pris à tort au sens de « damier ». Mais la fleur a aussi la forme en cloche de ces gobelets à dés utilisés dans la Rome antique.
Quant à l’appellation « pintade », elle vient de ses fleurs tachetées comme le plumage de l’oiseau.
Elle porte de nombreux noms vernaculaires aux belles sonorités : Bonnet d’évêque, Cancane, Chaudron, Cloche, Clochette, Coccigrole, Coquelourde, Damier, Gogane, Lanterne, Œuf de vanneau, Paloube, Pampalène, Papelote, Pisporète, Pompane, Porgronne, Pot-de-Canne, Prot, Talibourneau, Tulipe de Goudeba, Œuf de pintade, Gogane, Pintadine ou encore Perrot en saintongeais (liste établie sur Wikipédia).
Dès le XVIe siècle, le Hongrois Joris Hoefnagel en décore ce folio des Mira calligraphiae monumenta, entre noix, piéride du chou et cerise :
En plein Siècle d’or hollandais, Ambrosius Bosschaert la mêle à de somptueux bouquets :
Et je n’ai guère été étonnée de la trouver dans l’Étude de la plante de Maurice Pillard Verneuil (1903), tant son élégance se devait d’inspirer l’Art nouveau :
Stylisation idéale pour devenir carte buissonnière !
Sources
« Fritillaire pintade » – fiche Wikipédia
« Fleurs de Fritillaria (fritillaires) : symbolisme et signification »
« À la découverte de la fritillaire, cette fleur qui annonce le printemps »
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